| Analyse auditive d’ un morceau de jazz par Emmanuel Thiry | Jaco Pastorius big band: Fannie Mae | |||||||||||||||||||||||||
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        I. PrésentationTempo:
        rapide (noire= 180 environ) Rythme:
        ternaire à 4 temps Tonalité:
        Do majeur  Formation:
        Big band comportant un chanteur, un harmonica (Toots Thielemans), un
        steel drums, des sections de cuivres et saxophones, et une section
        rythmique avec guitare basse (Jaco Pastorius), batterie. Esprit
        du morceau:
        Il s’agit d’un blues rapide très énergique. le tempo est proche
        des rock’n rolls des années 1950 et le rythme est celui d’un boogie
        woogie (cf. infra). En revanche, la formation et le traitement
        instrumental sous forme de call and response rappelle les big bands de
        l’époque swing. Enfin, la présence de certains instruments
        (harmonica chromatique et steel drums) donne à ce morceau des couleurs
        inédites.  II. Structure
 
 
         La grille employée est toute à fait classique,
        c’est la grille de blues la plus simple.
        
 III. Analyse du Thème           
        On peut considérer deux parties bien distinctes dans le thème 
 Dans le premier chorus,
        chaque phrase est ponctuée par un riff harmonisé des saxes et steel
        drums (ex. 4). Dans le deuxième chorus, un deuxième riff à plusieurs
        voix d’hommes répond au soliste. L’harmonica y fait son apparition 
         
         IV.              
        Le solo d’harmonica
        Le
        chanteur annonce Toots Thielmanns à la fin de ses deux chorus. Ce
        solo contraste et orne ainsi ce boogie woogie par une science harmonique
        alliant avec beaucoup de style jazz et blues, et ce relâchement au
        dessus du tempo. On notera de plus que l’harmonica traditionnel jazz
        est diatonique alors que celui de Toots Thielmanns est chromatique.  La
        science harmonique du jazzman s’entend dès la première phrase (ex.
        5) par une entrée sur une gamme pentatonique de Sib enrichissant
        l’accord de DoM par ses 7e ; 9e, 13e.
        La mise en place est très élégante : début sur la deuxième
        mesure et chevauchement de la carrure pour la fin de phrase.  
         Le
        deuxième chorus est beaucoup plus bluesy en commençant par un trémolo
        sur sib-do dans l’aigu. Aux riffs de sax du premier chorus
        s’ajoutent les cuivres ici pour faire chauffer encore plus le soliste.
        Les riffs cessent dans le troisième chorus, permettant à
        l’harmoniciste de s’exprimer avec plus de finesse. Enfin, le dernier
        chorus, sorte de climax général, voit la réapparition d’un tutti
        fournit et virtuose, l’harmoniciste joue alors presque exclusivement
        sur la blue note mib. V. La voixElle est puissante, et si certaines notes peuvent
        paraître fausses pour l’oreille occidentale (cf .fin du 2e
        chorus, c’est tout simplement cet esprit du blues qui habite le
        chanteur et qui est  de
        l’ordre du ressenti et de l’émotion. VI. Jaco PastoriusEt 
        si ce morceau tient presque de l’anecdote, il faut l’écouter
        dans des contextes aussi différent que le groupe Weather report, ou ses
        petites formations avec Hiram Bullock, Herbie Hancock, Mike Stern,
        Birelli Lagrène, ou encore lorsqu’il accompagne Joni Mitchell. Jaco
        Pastorius est l’une des figures de proue du jazz-rock de 1970 à sa
        mort en 1987 à l’age de 36 ans.  | 
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